Réseaux
-
5966f9698774c317e3b6ab87622ae816.svg
942d06badc2f2227c51021e27f012bfb.svg
Éditions Faton - Expositions - Michaelina Wautier face à l’Histoire au Kunsthistorisches Museum de Vienne

Michaelina Wautier face à l’Histoire au Kunsthistorisches Museum de Vienne

Réunissant quatre-vingts œuvres, dont vingt-neuf peintures et un dessin signé, l’importante rétrospective que le Kunsthistorisches Museum de Vienne offre à Michaelina Wautier constitue la plus complète exposition jamais consacrée à cette grande dame du baroque flamand, sept ans après celle qui, en 2018 à Anvers, l’avait fait sortir de l’ombre.
Lire plus tard
Michaelina Wautier (vers 1614-1689), Deux filles en sainte Agnès et sainte Dorothée, vers 1655. Huile sur toile, 89,7 x 122 cm. Anvers, Royal Museum of Fine Arts – Flemish Community. Photo service de presse. Photo Rik Klein Gotink
Michaelina Wautier (vers 1614-1689), Deux filles en sainte Agnès et sainte Dorothée, vers 1655. Huile sur toile, 89,7 x 122 cm. Anvers, Royal Museum of Fine Arts – Flemish Community.

Pourquoi orchestrer une exposition Michaelina Wautier à Vienne ? Grâce aux collections de l’archiduc Léopold-Guillaume de Habsbourg, gouverneur général des Pays-Bas espagnols, le Kunsthistorisches Museum possède l’une des plus belles collections au monde d’œuvres de cette artiste sur laquelle toute la lumière n’est pas encore faite. « Nous n’avons pratiquement aucune donnée biographique, aucun document, aucune lettre, mais nous avons ses peintures. Cela suffit pour révéler l’une des artistes féminines les plus remarquables de l’époque », s’enthousiasme Gerlinde Gruber, commissaire de l’exposition.

Michaelina Wautier (vers 1614-1689), Les Cinq Sens : Le Goût, 1650. Huile sur toile, 69,5 x 61 cm. Boston, Rose-Marie and Eijk Van Otterloo Collection. Photo service de presse. © 2025 Museum of Fine Arts, Boston
Michaelina Wautier (vers 1614-1689), Les Cinq Sens : Le Goût, 1650. Huile sur toile, 69,5 x 61 cm. Boston, Rose-Marie and Eijk Van Otterloo Collection.

Une artiste indépendante

Vraisemblablement née dans une famille éduquée, Michaelina Wautier (vers 1614-1689) n’eut cependant pas accès à une formation académique et ne bénéficia pas non plus de soutiens artistiques. Sans doute partageait-elle un atelier à Bruxelles avec son frère aîné Charles, également peintre, auquel furent souvent attribuées ses œuvres. Jamais mariée, elle sembla se consacrer toute sa vie à son art. Indépendante et consciente de sa valeur, elle signait ses œuvres de son nom complet ; deux d’entre elles portent même la mention « invenit et fecit » (« conçu et exécuté »), une manière de s’affirmer en tant que créatrice. Dans son splendide autoportrait, Michaelina se représente ainsi pinceaux en main, un geste audacieux pour une femme du XVIIe siècle, revendiquant sa place d’artiste indépendante.

Michaelina Wautier (vers 1614-1689), Autoportrait, vers 1650. Huile sur toile, 120 x 102 cm. Collection particulière. Photo service de presse. © Museum of Fine Arts, Boston
Michaelina Wautier (vers 1614-1689), Autoportrait, vers 1650. Huile sur toile, 120 x 102 cm. Collection particulière.

Conquérir la peinture d’histoire

Soucieuse de ne pas se cantonner à la peinture de fleurs, maigre apanage des femmes peintres de l’époque, elle se confronte avec talent à la peinture d’histoire, comme en témoigne son monumental Triomphe de Bacchus, qui par ses dimensions et son sujet fut longtemps attribué à un homme, un élève de Rubens ou même Luca Giordano : trop imposant, trop ambitieux et bien trop peuplé de nus masculins pour être de la main d’une femme ! L’audacieuse Michaelina s’y représente en bacchante, la poitrine dénudée et le regard fièrement tourné vers le spectateur.

Michaelina Wautier (vers 1614-1689), Le Triomphe de Bacchus, vers 1655-1659. Huile sur toile, 271,5 x 355,5 cm. Vienne, Kunsthistorisches Museum.
Michaelina Wautier (vers 1614-1689), Le Triomphe de Bacchus, vers 1655-1659. Huile sur toile, 271,5 x 355,5 cm. Vienne, Kunsthistorisches Museum.

Les Cinq Sens réunis

Plus loin, on ne manquera pas d’admirer, présenté complet pour la toute première fois en Europe depuis sa création, l’un de ses chefs-d’œuvre : son célèbre cycle des Cinq Sens. Exécuté dans les années 1650, il met en scène de jeunes garçons dans des postures attendrissantes témoignant de l’humour de l’artiste et de sa finesse psychologique.

La réunion exceptionnelle des Cinq Sens dans l'exposition. Photo service de presse. © KHM-Museumsverband
La réunion exceptionnelle des Cinq Sens dans l’exposition.

Une artiste qui affole le marché

Parmi les temps forts de l’exposition, notons également la réunion de deux toiles qui à la TEFAF Maastricht 2022 avaient fait sensation sur les cimaises de la galerie néerlandaise Bijl-Van Urk : le remarquable « portrait historié » d’un homme représenté en Jacob (vers 1655) et la ravissante effigie d’un adolescent rêveur à la cravate blanche (vers 1650-1655). Les amateurs ne s’y étaient pas trompés : ce dernier avait très rapidement changé de propriétaire pour rejoindre la Kremer Collection (Alkmaar).

« Michaelina Wautier, peintre », jusqu’au 22 février 2026 au Kunsthistorisches Museum, Maria-Theresien-Platz, 1010 Vienne (Autriche). www.khm.at
Catalogue, Belser, versions anglaise et allemande, 192 p., 39,95 €.

b8ad6b7dda1b97e032ad4240643eadc4.png
CES MAGAZINES POURRAIENT VOUS PLAIRE
10c69090158c2040bea095f3c16b0461.svg
LES ENGAGEMENTS FATON
50 ans
d’expertise éditoriale
Qualité
et fiabiltié
Service client
à l’écoute
Paiement
100% sécurisé
Panier
Retour en haut