Dernière chance : plus que quelques jours pour découvrir ces expositions coups de cœur de la rédaction

C’est à Carpentras qu’est conservé le plus important fonds au monde de l’œuvre du portraitiste Joseph-Siffred Duplessis (1725-1802), enfant du pays. Afin de célébrer le tricentenaire de la naissance de celui qui fut considéré comme le « Van Dyck de la France », la bibliothèque-musée Inguimbertine orchestre une impeccable rétrospective mettant en lumière la carrière de ce fils de barbier devenu le portraitiste de Louis XVI. Réunissant une soixantaine d’œuvres parmi les quelque deux cents tableaux connus, l’exposition explore toutes les facettes de son art : des effigies intimes aux représentations officielles, à l’image du célébrissime portrait de Benjamin Franklin, exceptionnellement prêté par le Metropolitan Museum of Art de New York, Duplessis y déploie la finesse psychologique et l’élégance qui ont fait de lui l’un des maîtres du portrait au siècle des Lumières. O.P.-M.

Joseph Siffred Duplessis (1725-1802), Portrait d’Élisabeth Fréret d’Héricourt. Huile sur toile, 81,2 x 64,7 cm. Kansas City, Nelson Atkins Museum. Photo service de presse. © Nelson Atkins Museum

Depuis 1684, l’époustouflant buste en marbre de Louis XIV, sculpté par Bernin, trône en majesté dans le salon de Diane. Alors que le lieu est actuellement en restauration, cette effigie royale est au cœur de la nouvelle exposition du château de Versailles. Elle retrace la rencontre entre le Roi-Soleil et le sculpteur, ainsi que l’influence durable de ce chef-d’œuvre de la sculpture baroque sur l’art du portrait. O.P.-M.

Vue de l'exposition. Bustes de Louis XIV par Bernin et Jean-Jacques Clérion. Photo service de presse. © Château de Versailles / T. Garnier

L’exposition retrace l’itinéraire lumineux de Raoul Dufy (1877-1953), de l’influence de Cezanne et Matisse à l’affirmation d’un langage pictural personnel. À travers des scènes de fêtes ou d’ateliers, Dufy célèbre la joie de peindre, tout en explorant les arts de l’illustration, du textile et de la céramique. Une redécouverte vibrante de la collection du musée des Beaux-Arts, enrichie par le legs d’Eugénie Brisson, où éclate la gaieté inventive d’un artiste aux mille couleurs. E.M.

Raoul Dufy (1877-1953), Nu à la coquille, 1933. Huile sur toile. Nice, musée des Beaux-Arts Jules-Chéret, legs d’Émilienne Dufy en 1962. Photo service de presse. © Muriel Anssens – Ville de Nice

Chef-d’œuvre absolu de l’enluminure médiévale, le manuscrit des Très Riches Heures du duc de Berry constitue sans doute l’un des plus éblouissants témoignages de l’art du livre à la fin du Moyen Âge. Longtemps célébré, au début du XX^e siècle, comme l’incarnation du « génie national », il est aujourd’hui reconnu comme un véritable livre-monde, où dialoguent influences flamandes, françaises, italiennes, antiques et orientales. À travers cette exposition exceptionnelle, le musée propose de redécouvrir ce joyau comme jamais auparavant : non seulement comme un sommet esthétique, mais aussi comme un miroir des savoirs, des croyances et des imaginaires du XV^e siècle. O.P.-M.

Frères de Limbourg, Barthélemy d’Eyck et Jean Colombe, Très Riches Heures du duc de Berry, fol. 9v : le Mois de septembre (détail). Photo service de presse. © GrandPalaisRMN (Domaine de Chantilly) / Michel Urtado