N° 9 - juillet/août 2006
ISSN : 1772-7200
Il existe toujours dans les rapports de l'homme à la nature et des hommes entre eux quelque chose qui relève de la transcendance. C'est le domaine de la religion au sens large, englobant les croyances, les mythes, les spiritualités et les religions dans l'acception exacte du mot qui implique l'intervention divine et une pratique codifiée par des textes. La religion au sens large est l'objet de cette nouvelle revue. Il s'agit non pas de la religion vécue ni de l'insertion de la religion dans le monde contemporain, mais de la religion objet d'observation et de connaissance. Pour chaque domaine religieux nous avons fait appel à un ou plusieurs historiens dont les travaux sont notoires. Ces historiens composent le comité scientifique de la revue. La collaboration qu'ils nous ont apportée dès le début nous a permis de découvrir l'extrême richesse des connaissances actuelles, généralement méconnue parce que peu divulguée. Religions & Histoire, se tenant à l'écart des interprétations ou transpositions qui dénaturent toujours les faits historiques, demandera à des historiens d'exposer les connaissances acquises. Seul le scrupule de l'historien préserve pour le lecteur la liberté d'esprit qui lui permet de s'informer véritablement.
Les pratiques religieuses qui avaient cours dans les temps anciens aux îles Banks (Vanuatu) et dans le nord de la Mélanésie sont connues grâce au travail d'un missionnaire, le révérend anglican Robert Henry Codrington (1831-1922), qui a vécu dans la région pendant plus de vingt ans. Cette source de données, bien que partielle, apporte un éclairage intéressant sur ce que pouvaient être les religions anciennes dans cette partie de l'Océanie, où le culte des ancêtres jouait un rôle fondamental. En effet, dans des sociétés où les hiérarchies ne se transmettaient pas par la naissance, mais où l'on ne pouvait acquérir pouvoir et prestige que par ses propres talents, les ancêtres pouvaient, par la force surnaturelle dont ils étaient pourvus, favoriser l'ascension sociale des hommes, au sein d'institutions masculines appelées sociétés de grades.
Auteur : Lanouguère-Bruneau Virginie
Magazine : Religions & Histoire n° 9 Page : 42-45