N° 398 - janvier 2005
ISSN : 0998-8041
New York : le défi réussi du nouveau MoMA La broderie au petit point au XVIe siècle Les collections de l'académie des Beaux-Arts de Vienne Le musée de la porcelaine de Berlin Bronzes et bronziers sous le Directoire et l'Empire
L'art du bronze doré fut porté à son pinacle à la fin du XVIIIe siècle. L'imagination des formes, la fonte, la ciselure et la dorure avaient simultanément atteint un niveau de perfection absolue. La période glorieuse qui s'étend ensuite de la proclamation du Directoire au Traité de Fontainebleau (1795-1814) connut une accélération sans précédent de l'évolution stylistique.
En moins de vingt années, l'Antiquité revisitée imposa ses lignes, ses formes, son vocabulaire. La mythologie, l'histoire et la littérature grecques et romaines fournirent les sujets héroïques et allégoriques qu'appelaient les circonstances et les événements politiques. L'exceptionnelle jeunesse de la nouvelle classe dirigeante impliquait que fussent mis à contribution les amours de dieux. La terre des pharaons enflamma l'imagination des créateurs, leur fit le don de ses images, de ses symboles, de sa grammaire, inspirant des œuvres qui rendaient hommage à Bonaparte conquérant.
Il conviendrait donc de réapprécier très strictement les repères historiques qui conduisent à la datation des réalisations de cette période. À partir du Consulat, tous les éléments qui caractérisent le ?goût Empire? sont en effet déjà définis, intériorisés par les créateurs et déclinés à l'infini. Ceux qui vont triompher sous la Restauration sont quant à eux introduits dès 1808-1809 et entament le court travail de sape dont on verra les résultats lors de l'Exposition des produits de l'industrie de 1819.
Cette véritable mutation du goût est jalonnée par la production d'œuvres dont nos contemporains saisissent depuis peu l'élégance et le luxe étonnants. Il importe d'en mieux connaître les concepteurs et les réalisateurs.
Certaines des créations que nous analysons et reproduisons proviennent d'ateliers nouveaux, méconnus, pour ne pas dire totalement inconnus, et ici redécouverts. Leur identification atteste que les auteurs de l'abondante variété de bronzes dorés que nous a léguée cette période ne peuvent se réduire à quelques noms inlassablement répétés. C'est le foisonnement des ateliers qui est seul responsable de cette profusion.
Nous étudierons successivement la notion de propriété des modèles, la structure des ateliers, la multiplication des variations à partir d'un type initial, les circuits de commercialisation, l'apposition de marques par certains artistes, les nombreuses attributions nouvelles qu'il convient d'introduire, celles qu'il convient de répudier.
Auteur : Augarde Jean-Dominique
Magazine : L'Objet d'Art n° 398 Page : 62-85
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