N° 396 - Nov. / Déc. 19
ISSN : 1141-7137
À l’instar d’autres chefs-d’œuvre du patrimoine français, les cathédrales gothiques connaissent auprès du grand public un succès franc et continu, que la catastrophe survenue à Notre-Dame de Paris dans la nuit du 15 au 16 avril dernier a encore avivé. L’intérêt que suscitent ces constructions complexes et souvent gigantesques entraîne une demande de clés d’explication, qui rencontre l’approfondissement des connaissances dont historiens de l’art, archéologues et architectes des monuments historiques disposent aujourd’hui. Chantiers et techniques de construction, maîtres d’œuvre et bâtisseurs, commanditaires, aménagements liturgiques, décors, évolutions stylistiques… Sur tous ces points, les avancées ont été significatives. C’est la raison d’être des articles réunis dans ce numéro des Dossiers d’Archéologie.
Aux XIIe et XIIIe siècles, la reconstruction des cathédrales romanes dans le nouveau style gothique représentait pour les maîtres charpentiers un défi considérable, du point de vue tant technique que logistique, en raison de l’ampleur exceptionnelle des chantiers. Il leur fallait concevoir de nouveaux types de charpentes, gérer l’approvisionnement en plusieurs centaines, voire en milliers, de grumes et trouver des solutions pour lever de lourdes charges sur des murs minces à près de 40 m de hauteur. La question sous-jacente porte sur l’existence d’une sylviculture performante en capacité de produire en quantité du bois d’œuvre de qualité et standardisé pour satisfaire la demande des nombreux chantiers.
Auteur : Frédéric Épaud
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 396 Page : 18-21