N° 348 - Novembre/Décembre 2011
9,90 €
ISSN : 1141-7137
Dans ce numéro de votre revue d'archéologie : Les trois millénaires de l'histoire mésopotamienne n'ont donné qu'une seule réponse à la question de la gouvernance de la société : la royauté. Celle-ci semblait découler de l'ordre naturel des choses voulu par les dieux. Pouvons-nous alors postuler l'existence d'un système politique monolithique inchangé à travers les époques? La réponse est assurément négative – ce que nous nous efforcerons de démontrer dans le présent numéro. Pour ce faire, nous avons choisi quelques figures royales marquantes à travers les époques.
Le nom du roi Shulgi est associé, dans l'histoire proche-orientale, à la période de restauration de la culture et du pouvoir sumériens, à la fin du IIIe millénaire av. J.-C.
Tout semble démesuré chez Shulgi : tout d'abord la longueur de son règne, qui atteint
la durée exceptionnelle de 48 années; ensuite, ses multiples activités de souverain,
bâtisseur de temples, guerrier menant des campagnes répétées pour assurer les marches-frontières de son empire et superviseur de réformes économiques et bureaucratiques de grande ampleur ; enfin, sa conception de l'idéologie royale, qui fait du roi un être divin qui excelle dans tous les domaines, alliant ainsi une force physique exceptionnelle à une connaissance étendue des arts et des sciences. Shulgi est donc le premier roi du Proche-Orient ancien, avant les rois Lipit-Ishtar (XXe s. av. J.-C.) et Assurbanipal (VIIe s. av. J.-C.), pour ne pas oublier le légendaire Salomon, à se définir comme «roi omniscient».
Auteur : Chambon (G.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 348 Page : 24-27