N° 345 - Mai/Juin 2011
ISSN : 1141-7137
Au mois de mai, l'homme de Néandertal est réhabilité dans votre revue d'archéologie : Issue de l'idéologie coloniale, la notion de Néandertal fut assimilée à primitif, dans la foulée de l'évolutionnisme. Toutes les traces d'activités spirituelles accumulées à son sujet depuis lors prouvent qu'il ne s'agit que d'une variété d'humanité, identique à la nôtre mais disparue, comme tant d'autres peuples disparaissent sous nous yeux. Ce numéro des Dossiers d'Archéologie propose donc de dépoussiérer et réhabiliter l'homme de Néandertal qui a trop longtemps souffert de l'image rétrograde de l'homme-singe qu'il n'était pas... bien que disparu il y a 30 000 ans, il reste notre plus proche parent !
Robert Davies et Simon Underdown (2006) ont répertorié une litanie de déclarations venant de divers archéologues traitant des capacités cognitives limitées et de l'organisation sociale primitive des Néandertaliens. Ces déclarations concernent entre autres leur incapacité à établir des relations sociales à longue-distance, leur déficience d'identité « ethnique » ou sociale, et le fait que leurs communautés soient composées d'un seul individu (ou de seulement 2 ou 3). Ce sont des déclarations accablantes, qui reflètent l'influence de Marcellin Boule depuis le siècle dernier. Dans quelle mesure ces dernières offrent-t-elles une vision fidèle de l'homme de Néandertal ? De nouvelles données apportent des indications qui laissent à penser que les Néandertaliens ressemblaient davantage aux chasseurs-cueilleurs modernes que ces détracteurs ont voulu le croire. Quelles sont
ces indications ?
Auteur : HAYDEN (B.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 345 Page : 22-25
