N° 339 - Mai/Juin 2010
ISSN : 1141-7137
L'étude des plus anciens édifices monumentaux du Ier millénaire av. J.-C. en Méditerranée centrale et occidentale avait pris son essor au début des années 1980. Elle bénéficie maintenant d'une série exceptionnelle de découvertes récentes effectuées en Grèce, en Italie et en Catalogne. Cette documentation nouvelle permet de reconstituer avec beaucoup plus de précision l'organisation interne des bâtiments, leur décoration en terre cuite, l'histoire de leurs propriétaires et les circuits de transmission des modèles architecturaux et idéologiques sur lesquels ils reposent.
Les citadelles mycéniennes et leurs palais représentent la plus ancienne forme d'organisation étatique d'Europe continentale. Les États mycéniens prospérèrent durant quelques siècles, dans la seconde moitié du IIe millénaire av. J.-C., constituant souvent un intermédiaire entre les civilisations urbaines les plus développées du Proche-Orient et de l'Anatolie, la Méditerranée centrale et les régions du cœur de l'Europe. Leur puissance entra définitivement en crise à la fin du XIIIe s. av. J.-C. Les causes de ce véritable effondrement général restent encore en grande partie obscures. Aux explications traditionnelles avançant l'hypothèse d'invasions ou de désastres naturels s'en ajoutent d'autres, historiquement plus vraisemblables, comme l'hypothèse d'une profonde, bien que soudaine, transformation socio-politique survenue au sein même de la civilisation mycénienne, entre la fin du XIIIe siècle et le début du XIIe s. av. J.-C.
Auteur : BETTELLI Marco
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 339 Page : 8-11