N° 334 - Juillet/Août 2009
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ISSN : 1141-7137
Si le site de Hatra en Irak est bien moins célèbre que celui de Palmyre en Syrie, c'est sans doute qu'il n'a pas été illustré par une histoire aussi romanesque que celle de la reine Zénobie et qu'il se trouve à l'écart des circuits touristiques. Pourtant, les ruines de cette cité du désert, capitale d'un petit royaume situé tantôt dans la mouvance parthe, tantôt sous tutelle romaine, sont spectaculaires. Elles témoignent, à travers l'architecture, la statuaire, d'une culture de contact et de métissage, située entre monde classique et monde perse, tandis que les inscriptions hatréennes révèlent une population araméo-arabe avec un fort héritage mésopotamien.
Au cours du Ier s. ap. J.-C., une ville se développe en haute Mésopotamie, dans le désert,
à l'ouest du Tigre. Dans ce pays à la riche et ancienne tradition urbaine, alors que l'on
n'est guère qu'à une cinquantaine de kilomètres de l'ancienne capitale Assur – érigée au
bord du Tigre – Hatra est pourtant un site entièrement nouveau qui devient le centre d'un
petit royaume dépendant de l'Empire parthe. Sa vie est éphémère : dès le milieu du IIIe
siècle, la ville est prise par les armées sassanides, détruite et le site abandonné. Hatra
tombe alors dans l'oubli.
Auteur : Briquel-Chatonnet (F.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 334 Page : 2-3