N° 330 - Novembre/Décembre 2008
ISSN : 1141-7137
L'archéologie de la mort dans l'empire romain d'Occident a fait l'objet dans la dernière décennie d'une attention particulière de la part du milieu scientifique européen. Elle s'est profondément renouvelée grâce à une intensification des enquêtes de terrain, tant dans le domaine de l'archéologie préventive que dans celui de l'archéologie programmée, et grâce aux discussions pluridisciplinaires et internationales qui ont pris place dans le cadre plus général de l'archéologie du rituel, d'un côté, et dans celui de l'étude des processus de romanisation des sociétés protohistoriques occidentales, de l'autre.
Le droit romain séparait strictement le monde des vivants de celui des morts. On trouve déjà solidement ancrée dans la Loi des XII Tables l'interdiction d'inhumer dans l'enceinte d'une zone habitée : ?Hominem Mortuum in urbe ne sepelito neve urito? (aucun mort ne doit être incinéré ou inhumé dans la cité), est-il gravé sur la dixième Table. Pourtant, les sépultures n'étaient nullement situées à l'écart des zones d'habitation ; au contraire, elles bordaient les grandes routes, et celui qui en avait les moyens se faisait élever un monument funéraire dont la façade donnait sur la rue. On veillait ainsi soigneusement à se rappeler au souvenir des vivants et à ne pas tomber dans l'oubli. La nécropole de Mayence-Weisenau, récemment fouillée, a permis aux archéologues et spécialistes de l'archéologie funéraire de déterminer avec précisions les principales préoccupations des vivants à l'égard de leurs morts.
Auteur : WITTEYER Marion
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° double 330 Page : 114-119