N° 311 - Mars 2006
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ISSN : 1141-7137
Tout comme les premiers empereurs romains chrétiens, en particulier Constantin, les rois de France ont voulu se faire inhumer dans une basilique prestigieuse qu'ils avaient particulièrement honorée de leur vivant et où ils souhaitaient reposer. C'est ainsi que Clovis, rompant avec la tradition barbare de sépulture sous tumulus, fit construire au sommet d'une colline qui domine la rive gauche de Lutèce, une basilique dédiée aux Saints-Apôtres qui était vraisemblablement liée à à mausolée funéraire, sans doute de plan centré. Ses successeurs firent de même mais dans d'autres édifices (Sainte-Geneviève, Saint-Germain-des-Prés, Saint-Denis). Les Carolingiens reprirent cette coutume mais se firent inhumer eux aussi, en différents endroits. Il fallut attendre Saint Louis pour voir se définir une véritable politique funéraire s'agissant des rois, des reines et des enfants de France. Il choisit, pour ce faire, l'abbatiale de Saint-Denis qui devint ainsi le ?cimetière des rois?.
Le mariage, en 493, du chef des Francs saliens avec Clotilde, fille du roi des Burgondes, allait assurer à la dynastie qu'il devait fonder et à la nation qu'il allait diriger une destinée exceptionnelle. Il s'immisçait ainsi dans la ?romanité? et découvrait la nouvelle religion adoptée par la société romaine, non pas l'arianisme comme il était courant chez les autres ?barbares? mais le catholicisme.
Auteur : Erlande-Brandenburg (A.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 311 Page : 2-7