N° 311 - Mars 2006
ISSN : 1141-7137
Tout comme les premiers empereurs romains chrétiens, en particulier Constantin, les rois de France ont voulu se faire inhumer dans une basilique prestigieuse qu'ils avaient particulièrement honorée de leur vivant et où ils souhaitaient reposer. C'est ainsi que Clovis, rompant avec la tradition barbare de sépulture sous tumulus, fit construire au sommet d'une colline qui domine la rive gauche de Lutèce, une basilique dédiée aux Saints-Apôtres qui était vraisemblablement liée à à mausolée funéraire, sans doute de plan centré. Ses successeurs firent de même mais dans d'autres édifices (Sainte-Geneviève, Saint-Germain-des-Prés, Saint-Denis). Les Carolingiens reprirent cette coutume mais se firent inhumer eux aussi, en différents endroits. Il fallut attendre Saint Louis pour voir se définir une véritable politique funéraire s'agissant des rois, des reines et des enfants de France. Il choisit, pour ce faire, l'abbatiale de Saint-Denis qui devint ainsi le ?cimetière des rois?.
Personnage contrasté comme peu d'individus l'ont été, Louis, second fils de Charles V et de Jeanne de Bourbon, était devenu duc d'Orléans en 1392, par la grâce de son frère Charles VI. Son mariage avec Valentine Visconti, fille du duc de Milan, Jean Galeas, lui ouvrit des horizons nouveaux, l'engageant dans une politique internationale. Ses intérêts l'opposèrent à son oncle Philippe le Hardi, duc de Bourgogne et plus encore à son fils Jean sans Peur. Les partisans de ces derniers, excédés et comprenant mal les ordres de leur maître, l'assassinèrent le 23 novembre 1407 alors qu'il sortait de l'hôtel de la reine Isabeau.
Auteur : Erlande-Brandenburg (A.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 311 Page : 88-91