N° 310 - Février 2006
ISSN : 1141-7137
La musique constituait un des aspects majeurs de la civilisation du Proche-Orient ancien. Toutes les villes de la Mésopotamie participaient à la même culture musicale, utilisaient les mêmes instruments, se référaient aux mêmes façons de jouer, de chanter et de réciter ; il en allait de même pour la divination, la littérature, etc. Mais, malgré une assez grande uniformité de cet art, nous pouvons repérer des particularités locales, des spécialisations plus poussées, des centres d'apprentissage réputés. Cette diversité explique pourquoi les musiciens sillonnaient jadis les routes, envoyés par leurs maîtres, accompagnant ces derniers, ou au contraire quittant ceux qui les avaient jusqu'alors entretenus pour aller chercher fortune ailleurs. Ces musiciens et musiciennes emportaient avec eux leur art, leur savoir technique, et pouvaient certainement représenter à l'étranger leur ville d'origine, c'est-à-dire des écoles de musique plus ou moins prestigieuses ; les échanges qui s'effectuaient ainsi étaient sûrement des plus fructueux.
La ville d'Ebla (Tell Mardikh) fut, au XXIVe siècle av. J.-C., la capitale d'un royaume important en Syrie du Nord. Grâce à une habile politique de relations diplomatiques, commerciales et militaires, il réussit à devenir une des puissances principales du Proche-Orient de cette époque. Les archives, retrouvées dans quelques pièces du palais royal, et surtout dans une salle d'archives proche de l'endroit où se tenaient les audiences royales, ont fourni des textes en majorité administratifs, qui, même s'ils sont par leur nature même extrêmement laconiques, permettent de reconstruire la société éblaïte, l'économie du royaume, son commerce et ses relations diplomatiques avec un grand nombre de royaumes de la Syrie de cette époque, jusqu'à la Haute-Mésopotamie, où le royaume de Nagar (Tell Brak) était le principal centre, jusqu'à la Syrie du Sud-Est, où dominait le grand royaume de Mari, et enfin, la Mésopotamie centrale, où la principale puissance avait Kish comme capitale.
Auteur : Biga (M. G.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 310 Page : 24-31