N° 31 - novembre/décembre 1978
ISSN : 1141-7137
Votre revue archéologique vous parle des mosaïques romaines en Afrique du Nord. L'Afrique romaine fut une terre de prédilection pour la mosaïque. Le grand nombre de mosaïques antiques conservées et surtout la qualité qu'elles ont atteinte permettent de définir une ?école africaine de mosaïque?. Héritière de la tradition punique des pavements, elle perpétua cet art jusqu'en pleine période byzantine et même au-delà.
À l'exemple de Rome, l'aristocratie carthaginoise et la bourgeoisie des cités de la Province africaine offraient, en grand spectacle, des jeux. C'étaient des fastes publics, déployés à grands frais, liés à l'entrée en charge des magistrats d'Empire ou à l'accession des élus locaux aux dignités municipales. Cette pratique, composante essentielle de l'évergétisme (c'est-à-dire de la générosité en vue de la popularité), sauvegardait, à sa manière, le dialogue social. Aux agglomérations policées comme aux points de rassemblement périodique de populations, elle devait donner une vie assurément moins morose que celle des villes dont les loisirs se comptent à la mesure de la fluctuation des subventions d'État. Elle constituait, surtout, un signe distinctif de la civilisation selon l'idéal romain répandu autour de la Méditerranée. Enfin, elle dura, prospère, jusqu'à l'Antiquité tardive, malgré le triomphe du Christianisme et l'incessant progrès de nouvelles mentalités.
Auteur : Beschaouch (A)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 31 Page : 32-36