N° 31 - novembre/décembre 1978
ISSN : 1141-7137
Votre revue archéologique vous parle des mosaïques romaines en Afrique du Nord. L'Afrique romaine fut une terre de prédilection pour la mosaïque. Le grand nombre de mosaïques antiques conservées et surtout la qualité qu'elles ont atteinte permettent de définir une ?école africaine de mosaïque?. Héritière de la tradition punique des pavements, elle perpétua cet art jusqu'en pleine période byzantine et même au-delà.
Le dieu grec Dionysos, déjà importé des royaumes hellénistiques dans l'Afrique punique, a été très populaire à l'époque impériale aussi bien dans certaines sociétés punico-berbères que chez les descendants des vétérans d'origines diverses installés dans les colonies ; doté de son vieux nom latin, Liber Pater, il a pu être assimilé à de vieilles divinités, locales ou déjà implantées. Des inscriptions et les vestiges de quelques temples attestent la vitalité de ce culte qui se perpétua jusqu'au temps de Saint-Augustin ; mais ce sont surtout les mosaïques qui, en très grand nombre, témoignent de la faveur dont il a joui dans les classes de notables. Celles-ci, inspirées des créations de la peinture hellénistique reproduisent à satiété les diverses scènes de la vie et des aventures du dieu, souvent groupées dans les compartiments d'un même pavement dont la disposition a varié selon les époques et les modes. Elles permettent donc de faire revivre les différentes étapes de la carrière de Dionysos, son enfance, ses activités d'adulte, ses triomphes, ses amours et, en même temps, de se poser des questions sur la signification symbolique de ces images colorées.
Auteur : Foucher (L.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 31 Page : 37-47