N° 306 - Septembre 2005
ISSN : 1141-7137
La datation du Linceul de Turin en 1988 a sans doute popularisé la méthode de datation au carbone 14 auprès du grand public, mais les archéologues connaissent son intérêt depuis plus longtemps. Depuis sa découverte et les toutes premières mesures faites en 1949 et 1950, la méthode de datation par le carbone 14 (ou radiocarbone) a suscité un grand intérêt dans le domaine de l'archéologie. Cette méthode a permis de fournir des milliers de dates et de fixer ainsi toute la chronologie de la préhistoire et de l'histoire de l'homme moderne. Ses applications sont multiples, et le présent dossier vous fournit quelques exemples pertinents des études et des résultats (parfois contestés) auxquels cette méthode a abouti. Moyen de datation mais également instrument d'identification d'une oeuvre d'art ou d'une relique précieuse, le carbone 14 demeure, aujourd'hui, un moyen d'investigation incontournable.
Les sépultures des personnages célèbres ont toujours attiré la curiosité. L'enfeu des comtes de Toulouse, situé à l'extérieur du transept sud de la basilique Saint-Sernin, n'échappe pas à la règle. Aussi, quand l'un des sarcophages contenus dans cet enfeu dût être ouvert en 1989, les autorités de la ville et de nombreux curieux étaient présents. Loin de se limiter au parapluie de Viollet-le-Duc ou à des fusils de la guerre de 14, comme le prédisaient ironiquement certains, ce que livra ce sarcophage marqua le début d'une longue enquête à laquelle contribuèrent plus de quarante spécialistes(1). Les quelques lignes qui suivent rappellent les principaux résultats de cette (en)quête, et comment les datations C 14 apportèrent certaines réponses, ce qu'on leur demande toujours, mais aussi quelques interrogations surprenantes.
Auteur : Dieulafait (Ch.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 306 Page : 72-78