N° 302 - Avril 2005
ISSN : 1141-7137
Depuis une vingtaine d'années, l'Asie du Sud-Est a vu se multiplier les travaux archéologiques de terrain. L'intérêt manifesté par les chercheurs vient en grande partie de la situation de la région, diverse et complexe à plusieurs échelles dès les temps anciens, carrefour entre les mondes chinois, indien et l'Insulinde, le continent et les îles. La fin des conflits régionaux explique aussi, en partie, les nombreuses fouilles menées souvent en coopération avec des équipes étrangères. La part prise par les chercheurs français, du C.N.R.S., de l'I.R.D. ou de l'E.F.E.O., avec le plus souvent le concours du Ministère des Affaires Étrangères, en collaboration avec les archéologues locaux, est loin d'être négligeable. Grâce, entre autres, à ces travaux, il est désormais possible de proposer un tableau cohérent des époques Pré- et Protohistoriques. Bien fourni et très varié ce dossier demeure un reflet partiel de la diversité archéologique sud-est asiatique. Encore mystérieuse et complexe l'Asie du Sud-Est dévoile peu à peu le secret des origines des hommes et des civilisations grâce aux efforts conjoints des membres des institutions scientifiques françaises qui travaillent en étroite collaboration avec leurs collègues locaux.
Un programme de recherche de la Mission archéologique française au Myanmar, financé par la Commission des fouilles du Ministère français des Affaires étrangères, vise à établir une chronologie des âges du Bronze et du Fer à travers l'étude des nécropoles protohistoriques dans le bassin de la rivière Samon, dans le centre du pays. C'est dans ce cadre qu'ont été étudiés les cimetières de Hnaw Kan (cf. Archéologia n° 383, novembre 2001), de Ywa Htin (cf. Archéologia n° 404, octobre 2003), et de Myo Hla (cf. Archéologia n° 411, mai 2004). Ces fouilles ont permis la mise au jour de plus d'une centaine de squelettes accompagnés d'un abondant mobilier céramique, métallique et de parures. La découverte de ces nécropoles de l'âge du Fer fait suite à la recherche, par les villageois, de perles en cornaline. Cette activité, fort lucrative, a provoqué la destruction partielle des sites. En 2003, à Myo Hla, c'est plus de 7 ha qui ont été ainsi détruits avant l'intervention des autorités. Les destructions ont d'ailleurs repris après le passage des archéologues !
Auteur : Pautreau (J.-P.) - Mornais (P.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 302 Page : 56-58