N° 300 - Février 2005
ISSN : 1141-7137
Depuis des millénaires, le Proche-Orient antique a été un terreau favorable au développement du despotisme. Les empires mésopotamiens ont, de façon naturelle, attaqué les terres qui étaient le prolongement des leurs : Iran, Anatolie, Égypte. Ce numéro des Dossiers d'Archéologie s'attache à expliciter des points plus singuliers comme par exemple le sort des fugitifs, des exilés et des déportés, les guerres ?Iran-Irak?, les révoltes dans l'empire achéménide, l'action d'Alexandre le Grand.
Une légende historique bien établie voudrait que l'exercice du pouvoir ait été inventé à Sumer, comme tant d'autres choses. On a d'ailleurs attribué à sa civilisation la création de la notion d'État au Proche-Orient. Les Sumériens (qui n'ont jamais, en tout cas, forgé de terme pour noter cette réalité) sont bien les complices objectifs d'une telle croyance, eux qui dans leur ?Liste royale? commencent en célébrant ?l'époque où la monarchie est descendue des cieux?… à Eridu, ville antique de Sumer.
En tout cas, la Mésopotamie a bien persuadé ses voisins qu'elle était la terre des rois, jusqu'au récit d'Hérodote racontant comment on pouvait y inventer la fonction monarchique. Tous s'accordent donc dès l'Antiquité à faire de la Mésopotamie un des lieux les plus anciens de l'exercice du pouvoir solitaire : puissance exercée peut-être au nom des dieux mais qui, très vite, a permis au représentant sur terre de ces dieux de recevoir en personne les honneurs qui auraient dû leur être réservés.
Auteur : Durand (J.-M.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 300 Page : 2-7