N° 298 - Novembre 2004
ISSN : 1141-7137
Le pharaon, un inconnu du public ? Il figure dans toutes les expositions dédiées à l'Égypte ancienne, qu'elles présentent un règne ou une époque, ou qu'elles traitent de grands thèmes comme les coutumes funéraires et la vie quotidienne. L'exposition ?Pharaon?, organisée par l'Institut du Monde arabe du 15 octobre 2004 au 10 avril 2005, met en valeur la part d'ombre du souverain, celle qui touche l'homme et sa vie privée, pour laquelle les informations sont infiniment moins nombreuses. Divinité de la fonction, humanité de son détenteur, cette double nature du pharaon, désormais familière aux égyptologues, est présentée au public à travers des œuvres datant essentiellement du Nouvel Empire. Les Dossiers d'Archéologie publient à cette occasion une synthèse des recherches les plus récentes sur ce thème.
Regroupant les XIe, XIIe dynasties et celles de la IIe Période intermédiaire (XIIIe-XVIIe dynasties), le Moyen Empire au sens large est une période méconnue. Les Aegyptiaca de l'Égyptien Manéthôn (IIIe siècle av. J.-C.) montrent qu'à côté de rois aux noms transcrits en grec, Ammenémès, Sésonchisis, Ammanémès, Sésôstris, Lacharès, Amérès, Ammenémès, et Skémiophris (XIe-XIIe dynasties), les autres souverains indigènes de cette période ne sont pas notés, à part Toutimaïos (= Didoumès), sous le règne duquel les Hyksôs (XVe-XVIe dynasties) s'installent en Égypte. Le lecteur cultivé aura en tête les noms emblématiques de Montouhotep, Amenemhat, Sésostris (XIe-XIIe dynasties), ayant laissé plus de traces dans les mentalités grâce à la littérature que dans les arts dits majeurs. Contrairement aux rois de l'Ancien Empire, qui ont privilégié la monumentalité, ceux du Moyen Empire ont conçu un standard architectural qui, n'épuisant pas les ressources, a permis le développement d'un nouvel élan social et religieux centré autour d'une personnalité plus humaine de Pharaon.
Auteur : Aufrère (S. H.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 298 Page : 18-21