N° 289 - Décembre 2003/Janvier 2004
9,90 €
ISSN : 1141-7137
Vincennes est, aux portes de Paris, la seule résidence des souverains médiévaux qui subsiste en France, l'un des plus grands et des mieux conservés des ensembles fortifiés du Moyen Âge en Europe, un rare témoin de la création architecturale et de l'art des sculpteurs en Île-de-France dans la seconde moitié du XIVe siècle. C'est aussi, avec la Sainte-Chapelle achevée par Henri II, les palais du grand style classique et même son pavillon des Armes édifié par Louis XVIII, le lieu de toutes les continuités et de toutes les ruptures. Cet édifice complexe est, depuis la fin du XIIe siècle, resté constamment au centre de l'histoire de France. Le présent dossier présente pour la première fois les principaux acquis des recherches archéologiques, historiques et d'histoire de l'art consacrées au château de Vincennes pendant le Moyen Âge. Ce ne sont pas seulement des aperçus originaux ou captivants de l'histoire d'un monument exceptionnel qui sont exposés ci-dessous : c'est aussi la présentation d'une autre manière d'étudier un grand édifice médiéval.
L'enceinte du château a deux caractéristiques essentielles : son ampleur et sa rapidité de construction. Le mur d'enceinte forme un rectangle de 330 m dans le sens nord-sud sur 175 m dans le sens ouest-est, soit une longueur totale de 1 010 m, à comparer aux 1 250 m de l'enceinte intérieure d'une ville médiévale importante comme Carcassonne. Quant à la rapidité de construction, elle est établie par divers textes : le projet est conçu en 1372 et le chantier commence cette même année ou au début de l'année suivante pour s'achever en 1380 au plus tard. Cela veut dire que la construction a été faite au rythme moyen d'une tour et d'une section de courtine par an.
Auteur : Chapelot (J.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 289 Page : 104-115