N° 285 - Juillet/Aout 2003
ISSN : 1141-7137
Les recherches ont montré que dans l'Antiquité, les conditions du voyage par mer et par terre étaient peu favorables et que le déplacement d'un lieu à un autre relevait souvent de l'exploit. On ne voyageait pas pour son plaisir, mais plutôt pour ses affaires. Le voyageur rentré au pays était un initié qui avait vaincu tous les obstacles pour accomplir son périple. C'est l'une des leçons que l'on tirait du voyage d'Ulysse, de Jason ou de Thésée, ces héros témoins de la civilisation grecque.
Le voyage en Grèce, depuis le début du XIXe siècle, est le plus souvent assimilé à un pélerinage sur les terres classiques. Les fouilles de Troie et de Mycènes par Schliemann ont dérangé cette définition, en révélant aux voyageurs le visage d'une Grèce préhellénique qui heurtait leurs préjugés. Le conflit esthétique se double d'un conflit idéologique : au lendemain de la défaite de 1870, les Français découvrent les civilisations archaïques avec d'autant plus de méfiance que l'artisan de leur résurrection est un Allemand.
Auteur : Basch (S.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 285 Page : 84-91