N° 279 - Décembre/Janvier 2003
ISSN : 1141-7137
C'est sous un titre quelque peu provocateur que ce Dossier d'Archéologie regroupe une série de contributions rédigées par des spécialistes du Nouveau Testament – exégètes, historiens et archéologues. En effet, associer le terme d'évangéliste à celui d'historien peut surprendre car, durant des siècles, les écrits évangéliques furent considérés comme des œuvres théologiques sans fondements historiques. Dès lors, pourquoi un numéro spécial sur saint Luc ? Tout simplement parce qu'il est le seul des quatre évangélistes à avoir voulu faire œuvre d'historien. Mais cette prétention ne suffit pas. Grâce à l'apport de l'histoire, de l'archéologie, de l'épigraphie, de la codicologie, les spécialistes se rendent compte aujourd'hui que l'ambition de saint Luc était bien réelle et justifiée.
Comme l'ensemble du Nouveau Testament, le texte de l'évangile de Luc et celui des Actes des Apôtres nous ont été transmis dans des conditions exceptionnelles : le nombre des témoins manuscrits, plus ou moins fragmentaires, est de plusieurs milliers, et les plus anciens remontent à la fin du IIe siècle. De plus le texte de Luc-Actes offre un lieu privilégié pour distinguer les grandes traditions textuelles qui se sont cristallisées au IVe siècle dans différents centres de la chrétienté, et peut-être pour remonter au-delà. La présence notamment de ?deux textes? des Actes des Apôtres ouvre des perspectives remarquables sur l'histoire de la formation des écrits du Nouveau Testament.
Auteur : Dupont-Roc (R.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 279 Page : 22-33