N° 279 - Décembre/Janvier 2003
ISSN : 1141-7137
C'est sous un titre quelque peu provocateur que ce Dossier d'Archéologie regroupe une série de contributions rédigées par des spécialistes du Nouveau Testament – exégètes, historiens et archéologues. En effet, associer le terme d'évangéliste à celui d'historien peut surprendre car, durant des siècles, les écrits évangéliques furent considérés comme des œuvres théologiques sans fondements historiques. Dès lors, pourquoi un numéro spécial sur saint Luc ? Tout simplement parce qu'il est le seul des quatre évangélistes à avoir voulu faire œuvre d'historien. Mais cette prétention ne suffit pas. Grâce à l'apport de l'histoire, de l'archéologie, de l'épigraphie, de la codicologie, les spécialistes se rendent compte aujourd'hui que l'ambition de saint Luc était bien réelle et justifiée.
La petite principauté d'Abila de Lysanias a eu une existence très brève et une place quasi négligeable dans l'histoire du Proche-Orient romain. Seule sa mention dans l'évangile de Luc (3, 1-2) l'a tirée de l'obscurité. Les voyageurs et les érudits européens, soucieux de confirmer l'Écriture, se sont mis assez tôt à la recherche du site d'Abila, dont l'identification par Richard Pococke, dès le XVIIIe siècle, n'a pas été remise en cause. La principauté d'Abila a été le dernier témoin de la tentative faite par les Ituréens de constituer un État puissant dans les montagnes libanaises au Ier siècle av. J.-C. et de l'échec de cette opération.
Auteur : Gatier (J.-L.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 279 Page : 120-127