N° 263 - mai 2001
ISSN : 1141-7137
Plus de vingt années se sont écoulées depuisle précédent Dossier d'Archéologie "Au royaume de la Saba" (n° 33, mars-avril 1979). Depuis cette date, de nombreux chantiers de fouille ont été ouverts, des domaines nouveaux explorés, des projets parfois ambitieux de restauration achevés ou en cours, et des musées construits dans plusieurs régions du Yémen. La France a joué un rôle de pionnier dans toutes ces recherches. Que dégager de ces travaux ? A une image ancienne s'est substituée une approche pluridisciplinaire visant à comprendre les relations entre le milieu physique et anthropique, les grandes phases de peuplements des franges du désert ou des hauts-plateaux.
Relais de l'antique Qanî, et ce, jusqu'au XIXe, où il sera supplanté par le port moderne de Mukallah, Shihr a joué un rôle de premier plan dans les échanges maritimes et commerciaux pendant plus d'un millénaire. Le matériel archéologique découvert dans les fouilles que nous y menons depuis 1996, prouve le commerce avec le monde islamique mésopotamien ainsi qu'avec l'Extrême-Orient dès 800, sous l'empire Tang (618-906). Le port de Shihr fait partie d'un des grands circuits de navigation à partir de la Chine, dans l'océan Indien vers le golfe Arabo-Persique ou le golfe d'Aden, au même titre qu'Aden, Siraf ou Sohar.
Auteur : Hardy-Guilbert (C.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 263 Page : 82-86