N° 252 - Avril 2000
ISSN : 1141-7137
On a rarement autant parlé des momies qu'aujourd'hui, peut-être parce qu'elles symbolisent une quête d'éternité dont le besoin correspond bien à l'esprit de notre temps. Peut-être aussi parce qu'elles inspirent un sentiment mitigé de curiosité et de peur. Pourtand, là où elles ont existé, les momies "artificielles" c'est-à-dire réalisées à des fins précises, correspondent à un sentiment religieux profond, respectueux de la mort et de l'au-delà. Ce Dossier d'Archéologie présente dans ce numéro spécial les deux grandes régions du globe où la pratique de la momification s'est sans doute la plus développée : l'Egypte et l'Amérique du Sud. Poussant plus ploin que le simple désir de "voir" un mort, il présente au contraire la momification dans sont contexte religieux général et les informations déterminantes que les études menées sur les momies apportent aux chercheurs et aux spécialistes des populations anciennes.
Les momies ont depuis toujours exercé fascination, émerveillement et curiosité. En effet, elles représentent les restes physiques d'êtres humains qui ont vécu dans le passé et dont l'examen détaillé nous permet de connaître un peu mieux leur histoire, leur aspect physique, leurs maladies, leur durée de vie ainsi que les particularités de leurs sociétés : coutumes, pratiques funéraires, offrandes. Mais les momies étaient faites pour durer et pour transgresser le passage de la vie à la mort. Aussi nous permettent-elles de découvrir les croyances de populations dont certaines ignoraient l'écriture, et de découvrir, au travers du mobilier funéraire qui leur était associé, leurs techniques de fabrication d'objets usuels ou rituels et leurs qualités artistiques.
Auteur : Soto-Heim (P.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 252 Page : 56-71