N° 247 -
ISSN : 1141-7137
Pour les Grecs et les Romains, la Bactriane représente les confins du monde connu à l'Orient de l'empire perse, les limites de la civilisation d'où sont venus d'étranges et impressinnants combattants, le pays inaccessible où Alexandre dut longtemps combattre et où il rencontra roxane qu'il épousa. Plus tard, s'y étigea le prestigieux royaume gréco-bactrien puis l'empire kouchan. Après un relatif déclin, la renaissance timouride lui redonnera un peu de son lustre ancien.
La Bactriane fut longtemps considérée comme une région située en dehors des grands centres de civilisation de l'âge du Bronze. En comparaison avec la Mésopotamie ou la vallée de l'Indus ceci semble évident ; mais l'existence de foyers secondaires, parfois fort avancés, comme le Turkménistan à l'ouest (Namazga Tepe, Altyn Tepe…) ou les oasis d'Iran oriental (Shahr-i Sokhta, Tepe Yahya, Shahdad) et d'Afghanistan (Mundigak) rendaient la théorie d'une zone située totalement à l'écart des grands mouvements de l'âge du Bronze difficilement soutenable. Ceci était d'autant plus vrai que les seules sources de lapis-lazuli (une des pierres les plus précieuses à cette époque, notamment en Mésopotamie) semblent avoir été situées en Bactriane orientale, dans les montagnes du Badakhshan.
Auteur : Stride (S.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 247 Page : 18-23