N° 235 - juillet/août 1998
ISSN : 1141-7137
L'appellation Grande Grèce dont l'expression apparut entre la fin du VIe siècle et le milieu du Ve siècle av. J.-C. recouvre l'Italie méridionale au temps de la colonisation hellénique, mais pas la Sicile semble-t-il. Rédigé par quelques représentants des principales équipes internationales qui y travaillent, ce recueil tente de donner une idée de la richesse des sites de Grande Grèce, de l'intérêt des découvertes, de la floraison d'un art, de l'évolution des connaissances et des théories.
Vers 1881, François Lenormant publiait ses recherches en Grande Grèce dans un mémoire qu'il avait intitulé : ?La Grande Grèce. Paysages et histoire?. Son enthousiasme pour les antiquités de cette région qu'il venait de parcourir – ?une des plus admirablement pittoresques et intéressantes de l'Italie méridionale? – était exhalté par la fascination d'une nature restée sauvage où la vie semblait s'être arrêtée. ?On peut voir de temps en temps un champs qui a été travaillé superficiellement avec une araire qui n'a guère changé depuis l'époque où le roi Morgete enseignait l'agriculture aux Aborigènes?. Pourtant ce territoire extraordinaire, figé dans le temps – ?Métaponte?, écrit-il, ?est aujourd'hui un désert et l'on y arrive à travers le désert [...] ; l'absence d'habitants provoque l'absence de cultures? – ne ressemble guère à la Magna Grecia des premiers colons grecs, quand ?les tribus pélasgiques et œnôtres menaient une existence surtout pastorale?, et le luxe insensé des Sybarites signifiait décadence, excès et corruption des mœurs.
Auteur : Albore Livadie (C.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 235 Page : 4-9