N° 223 - mai 1997
ISSN : 1141-7137
L'un des faits archéologiques les plus marquants du début de la période mérovingienne est l'existence d'une série de tombes de guerriers, dites ?de chefs?, que l'on rencontre entre la Seine et le Rhin ainsi que dans le triangle délimité par les cours supérieurs du Danube et du Rhin. L'interprétation historique et sociale de ces tombes maintes fois tentées s'avère délicate car elle est fonction du choix des systèmes typochronologiques de référence.
Le 20 juin 451 reste dans l'imagination populaire française comme la date d'une grande victoire des Occidentaux sur les sauvages venus de l'est. En effet, aux Champs Catalauniques, l'armée romaine et d'Aetius a pu arrêter les hordes des Huns et de leurs alliés, dirigées par le terrible Attila. Mais on oublie trop souvent que cette armée romaine était elle-même en partie composée de mêmes Barbares orientaux, notamment Wisigoths, Germains orientaux venus en Gaule au début du Ve siècle du Danube inférieur (le territoire de la Roumanie et de la Moldavie actuelles), ou des Sarmates et des Alains, les uns et les autres nomades iranophones, originaires des steppes russes. Il convient d'autre part de rappeler que les mêmes Huns depuis les années 430 servaient loyalement Aetius dans l'armée de Gaule.
Auteur : Kazanski (M.) - Périn (P.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 223 Page : 24-31