N° 221 - mars 1997
ISSN : 1141-7137
Angkor, capitale de l'empire khmer, ensemble architectural unique, a été le berceau d'une civilisation capable de concilier les plus hautes valeurs spirituelles et les exigences du quotidien. Spiritualité, architecture, urbanisme, économie, agriculture se mêlent et atteignent un point d'équilibre et d'épanouissement exceptionnels. Autant de raisons pour lesquelles le site d'Angkor fait partie du patrimoine mondial de l'UNESCO et fait l'objet d'actions pour la préservation de ses monuments et la protection de son environnement
La construction du Baphûon, sur la foi de l'inscription de Sdok Kak Thom, est attribuée au roi Udayâdityavarman II (1050-1066) : "Voyant qu'au milieu du Jambudvipa, la demeure des dieux, s'élevait une montagne d'or (le Meru), il fit faire, comme par émulation, une montagne au centre de sa ville, dans un temple d'or brillant d'un éclat céleste, il érigea un Civalinga en or" (traduction de G. Coedès, BEFEO XV/2, p. 93). Cependant il est impossible qu'une aussi vaste entreprise ait été exécutée en seize ans, l'implantation du mouvement est sans doute due à son prédécesseur, le roi Sûryavarman Ier (1002-1050). Celui-ci avait fait construire l'enceinte du palais royal englobant le Phimeanakas, qui cessait de jouer un rôle public pour devenir la chapelle privée du roi. Un nouveau temple était nécessaire pour la ville et c'est vraisemblablement Sûryavarman Ier qui, vers 1020/1030, en a fait réaliser l'implantation ; le monument a été probablement achevé vers 1050/1060, durant le règne d'Udyadiyavarman, qui s'est approprié l'ouvrage.
Auteur : Dumarçay (J.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 221 Page : 72-77