N° 22 - Avril 2012
ISSN : 1141-7137
La sexualité de la société romaine est un sujet passionnant qui a inspiré de très nombreux auteurs. Pourtant, c’est un thème difficile car il est souvent pétri de certitudes et de clichés. En tout premier lieu, pour l’appréhender, il faut abandonner nos schémas de réflexion contemporains. Puis, il faut apprendre à déchiffrer tous les aspects de l’anthropologie culturelle romaine. Pour cela, nous n’avons négligé aucune piste en rassemblant d’éminents spécialistes pour évoquer les moeurs, les coutumes, la littérature, la mythologie et l’art…
Comparée aux modes d’action du XXIe siècle, la culture romaine paraît éloignée, pour ne pas dire exotique, voire bizarre. Polythéistes, esclavagistes, les Romains mangent bizarrement, lisent bizarrement, ont une forme de mémoire encore plus bizarre. On n’en finirait pas d’étaler les bizarreries exotiques des habitants de ce monde lointain que certains s’obstinent à dénommer nos ancêtres. Mais le comble de l’exotisme réside sûrement dans le rapport à la volupté des corps. Première constatation surprenante : la culture romaine ne connaît pas de sexualité particulière. Quand on prétend que les Romains ont une sexualité aseptisée, ou inversement, qu’ils ont une sexualité débridée, on a tort dans les deux cas. Il n’en est rien, simplement parce qu’il n’y a, à Rome, pas de sexualité du tout.
Auteur : ÉLOI (T.)
Magazine : Dossiers d'Archéologie hors-série n° 22 Page : 4-9