N° 201 - mars 1995
ISSN : 1141-7137
Alexandrie, c'est le phare bien sûr, mais c'est aussi beaucoup plus que ça. C'est une ville construite ex nihilo de par la volonté d'un seul homme et qui au cours de son existence tint une place éminente dans l'histoire culturelle de la Méditerranée. Et il n'est que de prononcer quelques noms comme musée, bibliothèque, Bible des Septante, Callimaque, Cyrille et tant d'autres pour évoquer et souligner le rôle capital de la cité d'Alexandre le Grand.
Alexandrie romaine souffre d'une humiliation qu'elle ne parvient guère à surmonter : de capitale royale, elle est réduite à un chef-lieu de province. Même si "la cité est de loin la plus importante par sa taille et sa situation" comme le déclare Dion de Pruse (XXXII, 35), "manifestement on doit lui reconnaître le second rang parmi les cités sous le soleil". Qu'importe qu'elle reste sans rivale en Méditérranée oriental, que ses ports abritent le plus intense commerce, ses murs les plus beaux et les plus vastes sanctuaires, les Alexandrins ne se remettent pas de la perte du rang de capitale.
Auteur : Sartre M.
Magazine : Dossiers d'Archéologie n° 201 Page : 50-57