Voilà qui change des faux Caravage et autres pseudo-Rembrandt, qui fleurissent, presque chaque année, en bons marronniers d’une presse plus ou moins spécialisée, lorsque Léonard de Vinci n’est plus disponible ! C’est désormais au tour d’un autre immense artiste, moins habitué aux gros titres, de mettre en émoi les rédactions, d’une conférence de presse à l’autre : le « divin » Guido Reni.
Voilà qui change des faux Caravage et autres pseudo-Rembrandt, qui fleurissent, presque chaque année, en bons marronniers d’une presse plus ou moins spécialisée, lorsque Léonard de Vinci n’est plus disponible ! C’est désormais au tour d’un autre immense artiste, moins habitué aux gros titres, de mettre en émoi les rédactions, d’une conférence de presse à l’autre : le « divin » Guido Reni.
L’effet Guido Reni
En 2022 la Galerie Borghèse ouvrait le bal, à Rome, suivie de près par le Städel Museum de Francfort et le musée du Prado à Madrid : autant de manifestations contribuant à remettre sur le devant de la scène – si tant est qu’il l’ait vraiment quittée – le maître incontesté de l’École de Bologne au XVIIe siècle. En Allemagne, pour la première fois, le David et Goliath, ou David contemplant la tête de Goliath du musée des Beaux-Arts d’Orléans était présenté comme un authentique chef-d’œuvre de la main du Guide, après avoir été longtemps considéré, au mieux comme une belle version d’atelier, au pire comme une copie respectable, priée d’attendre en réserve que le doute lui bénéficie.

Vue de la section de l’exposition « Dans l’atelier de Guido Reni » consacrée aux David. Au centre, le David conservé à Orléans. Photo service de presse. © Orléans, musée des Beaux-Arts
Découverte orléanaise
Tout avait commencé en 2018, après qu’une spectaculaire restauration du tableau d’Orléans menée par l’équipe d’Arcanes avait fait tiquer les conservateurs du musée : et si la version du Louvre, issue des collections royales, n’était pas le seul David original des collections françaises ? Les qualités éblouissantes du tableau ont tôt fait de consolider l’attribution, et même, crime de lèse-majesté, d’établir l’hypothèse selon laquelle la version orléanaise, plus proche de la première idée du peintre (connue par un dessin conservé à Preston), précédait de peu celle du musée parisien, qui ne présente par ailleurs aucun repentir. Ni une ni deux, une remarquable exposition fut organisée, conformément aux bonnes habitudes du musée d’Orléans qui avait déjà réuni les visiteurs en 2021, sur le même principe, autour du Saint Thomas de Velázquez, restauré par le même atelier. Quitte à faire mentir l’apôtre, car en matière d’histoire de l’art, et ces découvertes nous le prouvent, il faut absolument voir pour croire.

Guido Reni (1575-1642), David tenant la tête de Goliath, collection Louis Phélypeaux de La Vrillière, Paris, avant 1672. Huile sur toile, 228 x 163 cm. Orléans, musée des Beaux-Arts. Photo service de presse. © Orléans, musée des Beaux-Art






