Acquis au XIXe siècle par les ancêtres des vendeurs, l’Autoportrait mis à l’encan mercredi 17 décembre chez Tajan, à Paris, était quasiment inédit. Demeuré dans la famille, il n’était connu que par une photographie et n’était jamais passé sous le marteau. Les amateurs ne s’y sont pas trompés, qui ont rapidement fait monter les enchères à 843 800 € (frais inclus). Le coup de marteau a été suivi d’une préemption au bénéfice du château de Versailles. Les conservateurs prévoient depuis plusieurs années d’offrir à l’artiste sa première exposition monographique : ils ne pouvaient laisser partir cet important autoportrait qui aurait fait le bonheur d’un musée étranger.

Une femme s’affirmant comme peintre
Exposé au Salon en 1783, année où elle fut admise à l’Académie royale de peinture et de sculpture, le pastel avait été très remarqué. Il était accroché face à l’autoportrait d’Élisabeth Vigée Le Brun, autre grande artiste et portraitiste du XVIIIe siècle, suscitant de nombreuses comparaisons. Comme elle, Adélaïde Labille-Guiard s’est représentée coiffée d’un chapeau de paille. Elle apparaît vêtue d’une élégante robe de satin et entourée des attributs de son art : toile, pinceaux et palette. L’œuvre précède de quelques années son Autoportrait avec deux élèves conservé à New York et considéré comme son chef-d’œuvre.










