Mise au jour dans la seconde moitié du XIXe siècle, elle provient de Mit Rahina, sur le site de Memphis. Plusieurs statues similaires de plus de 11 m de haut, représentant le pharaon vêtu d’un pagne, coiffé du némès et du pschent (la couronne composite symbolisant l’alliance de la Haute et de la Basse-Égypte), avaient été élevées devant le temple de Ptah dans l’antique capitale du royaume. L’une d’elles est conservée sur place, au musée du site archéologique de Mit Rahina, allongée au rez-de-chaussée du bâtiment de façon à ce que les visiteurs puissent la contempler du haut de la galerie du premier étage. Une autre, en meilleur état, avait été transportée en 1955 jusqu’au Caire pour être élevée sur la place Ramsès devant la gare centrale.
Ce chef-d’œuvre de la statuaire antique était ainsi devenu l’un des monuments emblématiques de la capitale au point qu’une copie avait même été placée devant l’aéroport international du Caire. Encrassé par la pollution, ce colosse de 80 tonnes a été transporté au Grand Musée égyptien pour y être nettoyé dans les laboratoires de restauration afin de lui redonner toutes les nuances originelles de son granit rose. Première statue à avoir été installée dans le musée en janvier 2018, il en constitue maintenant l’un des symboles.
Son emplacement et son orientation par rapport aux portes d’entrée ont été savamment calculés afin de reproduire dans le musée le phénomène lumineux observable deux fois par an dans le temple d’Abou Simbel. À la veille des 22 février et 22 octobre (ce qui correspondrait aux dates de la naissance du pharaon et de son couronnement), les rayons du soleil illuminaient directement la statue royale, couverte de feuilles d’or, située dans la partie la plus reculée du sanctuaire, afin que l’énergie du dieu Rê la régénère.






